Pendant le tournage, elle lâche le scénario ; le film est né. Au montage, elle lâche les plans, le film grandit. Elle-même disparaît en arrière-plan et permet au film d'exister. Les films d'Akerman sont des expériences underground dans la veine de Paul Morrissey et d'Andy Warhol et des symboles du cinéma libre des années 1970.
Chantal Akerman est née à Bruxelles en 1950. Après sa formation à l'institut belge du cinéma INSAS, elle s'est installée à New York, d'où elle a réalisé ses films des années 70. Aujourd'hui, Akerman travaille depuis la France.Nouvelles de chez nous (Belgique/France 1976)
Dans des voyages ou de longs panoramas fixes de New York (métro, rues, façades) qui dessinent sa vie en arrière-plan, la cinéaste lit les lettres de sa mère en Belgique, cordon ombilical de son histoire familiale.
Extras :
Saute ma ville (Belgique 1968)
Chantal Akerman a 18 ans et commence son œuvre par une bombe dans la cuisine : un pamphlet burlesque contre les tâches ménagères, dans le style de Mai 68.
Déchirer la cuisine, salir les murs, mettre du cirage sur les mollets... On fredonne jusqu'à un final fracassant.
La chambre (Belgique/France 1972)
Un long et lent plan panoramique fait plusieurs fois le tour de la pièce, sans s'arrêter.
Sur le lit, Chantal Akerman. D'abord immobile, puis, lorsque la caméra repasse, mangeant une pomme.
A la fois un autoportrait mystérieux de la cinéaste dans son lieu de prédilection, et l'équivalent d'une nature morte dans son cinéma.